Monsieur le Président, l’excellent rapport de M. Parish sur la promotion des cultures à des fins non alimentaires pose bien le problème: à l’heure où le prix du pétrole ne cesse de monter, où les réserves de gaz et de pétrole diminuent en raison des besoins croissants des pays émergents, il est utile de prévoir des sources d’énergie de remplacement.
Les biocarburants, dont nous appuyons depuis longtemps le développement, répondent, quoique partiellement, aux besoins de l’économie agricole: amélioration de l’environnement par la diminution des gaz à effet de serre, nous dit-on, production d’énergies renouvelables favorisant l’indépendance énergétique, création d’emplois en zones rurales, équilibre des territoires contre la désertification rurale, mise en culture à des fins non alimentaires des terres en jachère.
Cependant, un certain nombre d’interrogations demeurent. Comment parvenir à l’objectif ambitieux de 5,75 % du marché en 2010 pour les biocarburants, alors que la France n’a encore atteint aujourd’hui que 1 % seulement? D’autre part, si le prix du baril continue à monter, les biocarburants deviendront compétitifs et le problème des exonérations fiscales deviendra sans objet, sinon les États accepteront-ils une perte de recettes se montant à plusieurs centaines de millions d’euros? Enfin, avec la suppression des restitutions à l’exportation en 2013, décidée à l’OMC, et la baisse des soutiens internes, les céréaliers s’orienteront davantage vers la production non alimentaire, ce qui n’est pourtant pas leur vocation première.