L’OMC tente aujourd’hui de trouver des solutions à des problèmes qui n’auraient jamais existé sans elle et à sa tentative d’appliquer à toute force, quoi qu’il en coûte aux populations, le libre-échangisme mondial: dumping de toutes natures, problèmes de contrefaçon, accès au marché entravé dans la plupart des pays sauf ceux de l’Union européenne, subventions transparentes – en Europe – ou déguisées – partout ailleurs, notamment aux États-Unis – qui faussent la concurrence… Le marché mondial est une jungle dans laquelle les plus faibles, les plus pauvres, sont les victimes désignées, et la seule région qui respecte les règles du jeu, l’Europe, est une victime collatérale. Pour assurer le développement des pays les moins avancés, il ne faut pas les intégrer dans le système OMC, il faut les en protéger.
Comme certains prix Nobel d’économie, nous considérons que le libre-échange ne peut exister de manière profitable à tous qu’entre pays de même niveau de développement, tandis que le commerce doit être réglementé avec les autres, ce qui, au passage, n’empêche pas des dispositions commerciales favorables pour les pays en voie de développement. Cela ne rend pas non plus nécessaire dans chaque « zone » ainsi constituée une politique commerciale commune centralisée dans les mains d’une bureaucratie supranationale. En un mot, le libre-échange n’est pas une fin en soi.