Comme chaque année, le rapport du Parlement européen sur les grandes orientations de politique économique est, dans son volet constat, un catalogue de truismes et, dans son volet propositions, une énumération de recommandations que les députés de droite et de gauche de ce Parlement adoptent avec enthousiasme, mais que les partis auxquels ils appartiennent se gardent bien d’appliquer quand ils sont au pouvoir dans leur pays.
Outre cette hypocrisie, je voudrais souligner trois points qui m’ont paru surprenants: l’absence totale de référence aux augmentations non motivées des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne, qui contribuent à la stagnation de la zone euro; le rapport considère l’Union européenne comme une zone parfaitement homogène, composée de pays rencontrant des problèmes strictement semblables, alors que les situations sont devenues extrêmement hétérogènes depuis le dernier élargissement; la demande d’une législation européenne qui soit « compatible avec celle de nos concurrents » peut constituer un appel inacceptable au moins-disant social et environnemental.
Si nous ne considérions pas déjà que c’est l’ensemble de la politique de Bruxelles qui est largement responsable de nos difficultés économiques, ces trois points auraient suffit à motiver notre vote négatif.