A l’heure où Nicolas Sarkozy multiplie les clins d’œil en direction de l’électorat patriote et ne cache pas son intention de le rallier à sa candidature, au moment où le président-ministre de l’UMP s’apprête le 2 mai à dévoiler son projet de loi sur l’immigration, il est bon de rappeler l’entretien que ce dernier a accordé au quotidien Rotschild-Libération en date du 23 décembre 2005. S’adressant au segment électoral bobo –Sarkozy en bon politicard adapte son discours à son public- le ministre de l’Intérieur déclarait : « Depuis quatre ans j’ai porté des débats qui, dans nombre de cas, étaient en opposition frontale avec les thèses du Front National. Le FN par exemple, se bat sur le thème de l’immigration zéro. Je n’ai jamais défendu cette thèse. J’ai défendu les quotas d’immigrés (…). Je suis l’homme politique qui s’est le plus battu pour la discrimination positive. C’est une idée nouvelle qui est exactement le contraire de l’idéologie véhiculée non seulement par l’extrême droite mais aussi par une partie de la droite. Troisièmement, j’ai écrit dès 2001, dans mon livre Libre, que j’étais favorable au vote des étrangers aux municipales (…). Quatrième élément, poursuit Sarkozy qui évoque son atteinte au principe de la laïcité, « j’ai été celui qui a porté la question de l’Islam en France (…) une grande religion (qui) devait être représentée dans le cadre des institutions de la République ». « Cinquième élément » assène t-il encore, « je suis le ministre de l’Intérieur qui a fait voter la suppression de la double peine », soit la fin de la possibilité de renvoyer dans leur pays d’origine les délinquants immigrés. « Sixième élément », conclut le champion de la droite mondialiste « pour les lycéens dont les parents n’ont pas de papiers, j’ai pris la décision lourde d’arrêter les expulsions pendant l’année scolaire »…et les années suivantes ajouterons-nous. Le programme de Sarkozy, c’est lui qui en parle le mieux…