Marine Le Pen était présente jeudi soir sur le plateau de France 2, invitée d’Arlette Chabot pour le premier grand débat de la campagne présidentielle, « A vous de juger », en compagnie du président de l’UDF François Bayrou, du ministre sarkozyste François Fillon, du socialiste candidat à la candidature Jack Lang, du président du MPF Philippe de Villiers, de la porte-parole des Verts Cécile Duflot, de la représentante des trotskystes, Arlette Laguiller, et de celle de la vieille masure communiste, Marie-Georges Buffet. La vice-présidente du FN a souligné de prime abord le ressentiment de l’établissement pour « le manant Le Pen » qui n’en fait pas partie et vient troubler le partage des rôles, la duplicité d’une classe politicienne « qui a menti sur tous les sujets aux Français », sur les chiffres du chômage, sur l’immigration, sur l’insécurité, sur la situation économique et sociale de notre pays. François Fillon a été le premier à faire les frais de la pugnacité souriante de Marine Le Pen, laquelle n’a pas manqué de pointer le double langage de l’UMP, le porte-coton de Nicolas Sarkozy osant dénoncer le « discours de l’extrême droite » qui a le front d’évoquer le problème de l’immigration. La dirigeante frontiste lui a rétorqué qu’un tel langage est proprement sidérant alors que les sarkozystes s’échinent « à aller sur le terrain du FN », à l’heure où « tout le monde parle d’immigration », ce qui prouve que c’est « un sujet central de la vie politique », que le FN avait raison d’attirer l’attention des Français sur ce problème redoutable. Après la fausse droite, la vraie gauche internationaliste en a pris pour son grade, lorsque Arlette Laguiller et Marie-Georges Buffet ont entamé leur couplet anti-populaire pour appeler à la poursuite de l’immigration et à la régularisation des clandestins. Marine Le Pen a eu beau jeu de souligner que l’immigration massive est instrumentalisée par le « grand patronat » -qui partage d’ailleurs avec les internationalistes marxistes la même volonté de déraciner les peuples et de détruire les Etats nations- « pour faire pression à la baisse sur les salaires des travailleurs français ». Si toutes les vérités sont bonnes à dire, celle-ci en a fait grimacer plus d’un, plus d’une sur le plateau !