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Le Pen, vite !

12 mai 2006

L’affaire Clearstream vient s’ajouter à la longue liste des petits et grands scandales qui ont émaillé la Vème République et plus particulièrement les septennats et le quinquennat de François Mitterrand et Jacques Chirac. Soupçonné d’avoir été au courant de la manipulation menée tendant à faire accroire que Nicolas Sarkozy aurait touché des commissions occultes, Jacques Chirac a été également directement mis en cause par des informations, publiées dans Le canard enchaîné, qui émaneraient d’agents de la DGSE, selon lesquelles il posséderait au Japon un compte en banque approvisionné de 300 millions de francs. Le locataire de l’Elysée a donc été obligé de sortir de son silence et s’est fendu mercredi d’un message, peu avant sa participation avec Dominique de Villepin à la journée de commémoration de l’esclavage. Une déclaration chiraquienne qui est une parfaite illustration, en l’occurrence, d’un système à bout de souffle que « supermenteur » incarne jusqu’à la caricature. Quand Chirac déclare ainsi que « la République ce n’est pas la dictature de la rumeur, la dictature de la calomnie », comment ne pas penser alors à la violence des attaques et des mensonges colportés par les caciques de l’établissement contre Jean-Marie Le Pen ? Un Mouvement national qui, tête haute et mains propres, s’est justement donné pour but, entre autres, de nettoyer les écuries d’Augias de la République une fois au pouvoir. Ce que Chirac confesse quand il énonce dans la foulée que « la démocratie, ce n’est pas l’irrespect et l’exploitation jusqu’à l’outrage de procédures judiciaires en cours, au risque de faire le lit des extrémismes et de désespérer les Français de la politique ». Bref, n’évoquons pas les sujets qui fâchent quand ceux-ci apportent de l’eau au moulin du Front National. Car, quoi qu’en pense un Jacques Chirac, ce sont justement les Français les plus lucides, ceux qui ne désespèrent pas de la politique qui apportent, chaque jour plus nombreux, leurs suffrages au FN ; ceux qui sont pleinement conscients qu’une alternative à ce système déliquescent est possible et souhaitable.

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