Le double meurtre commis par un déséquilibré, Hans Van Temsche, jeudi 11 mai à Anvers, à qui les médias se sont empressés de trouver, via sa famille, un lien idéologique avec le parti de droite nationale Vlaams Belang, sert à l’évidence les intérêts de la classe politicienne belge. Dans cette affaire que d’aucuns analysent comme un « Carpentras flamand », et à l’heure où les anti-nationaux entendent priver les patriotes, crédités de 25% des intentions de vote en Flandres, de toutes subventions –FDA Quotidien du 19/05/2006-, cet acte odieux arrive à point nommé pour les hiérarques de l’établissement belge en perte de vitesse. Le premier ministre fédéral libéral, Guy Verhofstadt, a immédiatement accusé le Vlaams Belang d’avoir engendré un climat propice à un tel acte. Karel De Gucht, le ministre libéral flamand des Affaires étrangères, s’en est pris dimanche aux dirigeants du Vlaams Belang, mais aussi à ses électeurs : « On ne peut voter impunément pour le Vlaams Belang. Si on le fait, on est aussi responsable de ce que ce parti provoque. Les électeurs votent pour (lui) parce qu’ils adhèrent à son discours raciste ». Des propos écoeurants de la part de politiciens n’hésitant pas à instrumentaliser un drame humain pour sauver leurs prébendes et qui ont indigné de nombreux belges. A commencer par les dirigeants du VB, qui ont condamné « les skinheads et autres parasites » manipulés qui servent d’idiots utiles au système en place, et qui ont dénoncé les propos de M. Verhofstadt, véritable « pyromane irresponsable ». « Personne n’a le droit de nous faire moralement porter le chapeau », a souligné le président du Vlaams Belang Frank Vanhecke. Un message plutôt bien compris puisque, selon un sondage publié mardi 16 mai dans la presse d’outre Quiévrain, 45 % des Flamands considèrent que le Vlaams Belang n’a pas de responsabilité morale dans l’acte de Hans Van Temsche ; 50 % sont opposés à ce qu’il soit privé de sa dotation, seulement 30 % sont pour.