Dès l’université d’été du FN à Bordeaux, fin août 2005, Bruno Gollnisch avait fermement condamné l’annonce faite par Nicolas Sarkozy d’attirer en France les élites des pays en voie de développement, le fameux concept d’immigration dite « choisie » qui n’est rien d’autre que le pillage des forces vives de ces nations, l’actualisation d’une politique négrière où la recherche des cerveaux remplace celle des muscles, notait alors le Délégué général du FN. Un sentiment partagé par de nombreux intellectuels et chefs d’Etat africains (FDA Quotidien des 14 et 30/03/2006). Le président du Sénégal Abdoulayade Wade a réitéré mardi dans les colonnes du quotidien gratuit Vingt minutes son opposition ferme à cette volonté sarkozyenne. « Je suis contre l’immigration », « j’ai toujours voulu limiter l’émigration au Sénégal, le départ des gens vers la France parce qu’ils n’ont pas d’emploi ou qu’ils ont faim » explique M. Wade qui ajoute : « ce n’est pas honnête de vouloir prendre nos diplômés alors que je dépense beaucoup d’argent pour les former. Je consacre 40% de mon budget à l’Education et je ne veux pas que les ingénieurs, les jeunes qualifiés s’en aillent », poursuit le président sénégalais qui indique avoir mis en place toute une série de mesures concrètes pour fixer sur place ses jeunes compatriotes. Enfin M. Wade s’est dit prêt à coopérer à tout accord de rapatriement de ses nationaux avec les pays concernés : « tout sénégalais qui est à l’extérieur, je suis prêt à le reprendre ». Le discours d’un vrai patriote qui tranche singulièrement avec la vision tout à la fois passéiste et mondialiste des rapports Nord-Sud qui est celle des caciques de l’UMPS et de leurs supplétifs.