Condamné en octobre 2005 à 15 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende dans l’affaire des marchés publics d’Île-de-France, l’ex champion olympique Guy Drut avait renoncé à faire appel, indiquant alors qu’il ne « doutait pas de l’issue de cette affaire ». On comprend aujourd’hui pourquoi puisque Jacques Chirac, « en application de la loi de 2002 qui le prévoit pour les personnes qui se sont distinguées dans les domaines humanitaire, culturel, sportif, scientifique ou économique », a amnistié ce député UMP. Comme l’a noté Philippe Randa, évoquant une amnistie « inique », il est vrai qu’un clou chasse l’autre dans l’actualité et que « le socialiste Henri Emmanuelli, l’ex-RPR Alain Carignon, l’ex-Premier ministre Alain Juppé, pour ne citer qu’eux, avaient également été condamnés à quelque temps d’inéligibilité (voire de prison pour le deuxième) pour avoir détroussé le contribuable. Ils n’en sont pas moins tous revenus sur le devant de la scène politique pour briguer (ou en passe de le faire) de nouveaux mandats électoraux ». Mais en pleine affaire Clearstream cette « grâce présidentielle » ne manquera pas d’amplifier le dégoût de nos compatriotes pour ces petits arrangements entre amis au sein du système. Ce que l’écolo-gauchiste Noël Mamère a bien compris en affirmant à l’annonce de cette amnistie: « Le Pen peut être tranquille, Chirac travaille pour lui ».