Les médias ont relaté mardi la descente d’intimidation dimanche d’une trentaine de jeunes noirs qui seraient membres du groupuscule Tribu Ka , paraît-il proche des conceptions « suprémacistes» du leader afro-américain Louis Farrakhan, dans le quartier juif du Marais, plus précisément rue des Rosiers. Ces individus souhaitaient apparemment en découdre avec les militants du Betar et de la Ligue de défense Juive, à qui ils reprochaient d’avoir « tabassé » des noirs en marge du défilé organisé à Paris en la mémoire d’Ilan Halimi. Une opération qui succède à celle effectuée par le même groupe de militants noirs dans une salle de sport parisienne ou est enseigné le Krav-Maga –sport de combat israélien- et fréquentée par la communauté juive le 22 mai dernier. Si aucune violence physique n’a été à déplorer dans les deux cas, ils auraient crié rue des Rosiers « haut et fort », rapporte Le Figaro mardi, vouloir «karchériser» les juifs appartenant aux deux groupuscules évoqués plus haut. Les policiers dépêchés sur place ont contrôlé une vingtaine de personnes mais n’ont procédé à aucune interpellation. Avec une promptitude surprenante quand on sait à quel point l’Etat UMP est amorphe devant l’explosion d’une insécurité qui pourrit la vie de nos compatriotes, Nicolas Sarkozy a immédiatement diligenté une enquête sur la Tribu Ka après le dépôt d’une plainte du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNCVA) et leur site internet a été promptement fermé. Selon Le Parisien, « la Tribu KA » a été « fondée à Paris en 2004 » et est « dirigée par un jeune militant de 24 ans qui se fait appeler Kemi Seba ». « La Tribu KA – les initiales de kémites (qui veut dire noir) et Aton (en référence au dieu égyptien du même nom) – ne compterait que quelques dizaines de membres ». Une affaire qui, pour anecdotique qu’elle puisse paraître, illustre la dérive « à l’américaine » de notre société plurielle, multi-ethnique, multi-raciste, multi-conflictuelle, les flambées de violences verbales voire physiques entre membres des communautés noire et juive étant récurrentes aux Etats-Unis.