Monsieur le Président, mes chers collègues,
Voilà une nouvelle étape de la fuite en avant de l’Union européenne : l’adhésion des nouveaux Etats membres à la monnaie unique. Le rapport Langen tente de trouver un équilibre entre respect dogmatique des critères de Maastricht et du Pacte de stabilité, louanges à l’euro et considérations de bon sens sur l’état de préparation des pays ou même la capacité de la zone euro à supporter un élargissement qui accroîtra son hétérogénéité et donc ses difficultés.
La monnaie unique a une responsabilité non négligeable dans la faible croissance des Etats qui l’ont adopté (taux d’intérêts inadaptés, taux de change pénalisant,…). Il n’est pas nécessaire d’entraîner dans cette situation de nouvelles victimes. Et je me demande si les citoyens de ces pays, qui n’ont secoué qu’hier le joug communiste, sont conscients de la perte irrémédiable de souveraineté que constitue l’adoption de l’euro ? Sont-ils conscients, surtout, que la perte de leur monnaie nationale était programmée dans leur traité d’adhésion ? Ce n’est pas à les informer sur le passage concret à l’euro dans leur pays qu’il faut se consacrer, mais à les consulter à nouveau, par référendum, sur la disparition de leur monnaie.