Les relations d’amitié, toutes naturelles, que nous entretenons avec les États-Unis ne sauraient en revanche impliquer d’être à leur remorque pour la défense d’intérêts qui ne sont pas les nôtres. C’est ce qu’ils voudraient. Nous non.
Notre intérêt c’est d’avoir une monnaie européenne, si tant est qu’elle doive exister sous cette forme, qui s’impose comme monnaie de référence par rapport au dollar et non le contraire; c’est que les pays du tiers-monde connaissent un développement équilibré, fût-ce à l’abri d’un protectionnisme raisonné; c’était d’avoir l’OTAN à opposer au Pacte de Varsovie, mais ce dernier ayant disparu la légitimité de l’OTAN en tant qu’instance de domination américaine ne se justifie plus; c’est de ne pas participer à toutes les guerres dans lesquelles nous n’avons pas à intervenir; c’est que l’Amérique latine, en vertu de ses liens avec le Portugal et l’Espagne, ne constitue pas une arrière-cour des États-Unis.
Dire tout cela ce n’est pas dire que l’on est un ennemi des États-Unis, mais c’est être patriote et soucieux de sa propre patrie.