«Le président du FN fera sans doute un bon score de premier tour, peut-être même meilleur que celui de 2002. Il peut même frôler la barre des 20%, (…) tout dépendra donc, à droite comme à gauche, de la capacité à s’unir ». Certes, si l’on se fie aux sondages, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy seraient actuellement « hors d’atteinte de Le Pen » est-il encore expliqué, mais « la situation peut beaucoup évoluer d’ici un an ». Si les éléphants du PS « parviennent à faire trébucher Ségolène Royal ou si tout simplement elle ne tient pas la distance, rien ne dit qu’un autre candidat socialiste se maintiendra à haut niveau ». « A droite, Sarkozy pourra-t-il échapper longtemps au discrédit qui frappe le pouvoir Chiraquien ? », s’angoisse encore Le Nouvel Obs, car « la droite et la gauche ont montré, dans un passé récent, qu’elles pouvaient être des machines à perdre ». Pour conclure cette enquête, dont un des buts implicite semble bien de pousser les hiérarques de l’établissement à s’entendre pour éviter la multiplication des candidatures qui avantage mécaniquement le candidat Le Pen, Claude Askolovitch déplore les bonnes nouvelles du terrain que rapportent les militants frontistes. A l’instar de Steeve Briois à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), puisque « les Français en ont marre, la France va mal, la colère gronde et Le Pen sera la réponse. On l’entend partout cette confiance insolente des frontistes. On ne les insulte plus sur les marchés, on les encourage et quand Marine passe à la télé les téléspectateurs sont chamboulés », écrit M. Askolovitch. Avant la grande entrée en lice du candidat national en septembre, Carl Lang souligne de son côté que « Jean-Marie Le Pen n’a pas besoin de bouger pour l’instant, les évènements vont vers lui. La présidentielle se jouera sur l’identité de la France et la question nationale. Nul ne portera mieux ce débat que lui ».