Combien de fois faudra-t-il répéter ici que la Constitution européenne est morte deux fois: une fois le 29 mai 2005 en France, et une autre fois le 2 juin aux Pays-Bas. Le « non » des Français et des Hollandais a été clair et prononcé en toute connaissance de cause. Grâce à l’organisation de référendums, les citoyens se sont approprié le texte. Leur rejet concernait à la fois la forme (le super-État) et le fond (les politiques ultralibérales proposées), sans parler de l’élargissement à la Turquie. Avez-vous entendu? Avez-vous écouté? Avez-vous compris? Vous ne vous en êtes même pas donné la peine, le texte soumis au vote aujourd’hui le prouve.
Vous encouragez les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier un texte qui n’a plus lieu d’être, de préférence par voie parlementaire, afin que le débat ne s’instaure réellement qu’entre initiés et que l’on force la main aux deux États « renégats » pour qu’ils votent à nouveau sur une Constitution. Le Plan D, dont vous appelez la mise en œuvre, c’est en réalité un plan de désinformation et de déni de démocratie. La vraie démocratie n’est pas ici participative, pas même représentative. Elle est référendaire. Et c’est bien ce qui vous fait peur: rendre aux peuples la parole que vous leur avez confisquée.