Le magazine Le Point paru jeudi consacre deux pages au candidat national sous le titre « Le Pen tranquille », article d’une tonalité générale plutôt sympathique, même si son auteur, Christophe Ono-Dit-Bio, feint de s’étonner du discours qui serait celui du président du FN, perçu comme apaisé, lissé, recentré, alors même que celui-ci n’a pas varié dans son analyse des évènements. Ce qui prouve que ce soi-disant changement n’est pas le fait de « l’émetteur Le Pen » mais de ses auditeurs, notamment ceux du microcosme politico-médiatique. Ainsi quand ce journaliste avance, à l’appui de sa démonstration, une phrase extraite du discours du candidat national le 1er mai, lequel évoquait les immigrés « poussés par la misère à offrir leur travail et leur bras pour des tâches souvent rudes ». Propos qui ne dénotent pourtant pas dans la bouche d’un Jean-Marie Le Pen qui n’a jamais attaqué les immigrés mais la politique d’immigration. Un article qui, évoquant le passage de Marine Le Pen sur Beur FM et les appels des auditeurs, relève aussi un fait que les frontistes connaissent déjà depuis longtemps, à savoir que des Français d’origine maghrébine votent FN. Jean-Marie Le Pen bénéficie en effet depuis longtemps auprès de cette frange de la population d’un capital de sympathie pour son parler vrai, son courage, son refus de courber l’échine devant les lobbies mondialistes, son opposition aux menées du nouvel ordre mondial, notamment en Irak. Un sens des réalités et de l’intérêt national de Jean-Marie Le Pen à mille lieues des amalgames outranciers et démagogiques d’un Philippe de Villiers… Bref une « lepénisation des esprits », soulignée par Marine Le Pen qui constate plus largement cette évidence : « comment diaboliser quelqu’un dont on reprend les thématiques ? ».