En novembre 2005, le « philosophe » Alain Finkielkraut s’attirait les foudres du MRAP à la suite d’un entretien accordé au quotidien de gauche israélien Haaretz dans lequel il analysait les émeutes des banlieues françaises de novembre dernier comme relevant d’une « révolte à caractère ethnico-religieux ». Il évoquait aussi le phénomène annonciateur selon lui que fut « La Marseillaise » huée par des individus brandissant des drapeaux algériens lors du match France-Algérie d’octobre 2001. Et ce, alors « qu’on nous dit que l’équipe de France est adorée par tous parce qu’elle est black blanc beur. En fait aujourd’hui elle est black black black ce qui fait ricaner toute l’Europe », déclarait-il, ajoutant que « si on fait une telle remarque en France, on va en prison ». « Toute cette haine et cette violence s’expriment maintenant dans les émeutes, y voir une réponse au racisme français c’est être aveugle à une haine plus large : la haine de l’occident », affirmait-il avant de faire machine arrière quelques jours plus tard sur Europe 1 devant Jean-Pierre Elkabach. Prenant soin d’affirmer qu’il réservait sa « haine » au défenseur de la « préférence nationale », M. Finkielkraut avait présenté ses excuses « à ceux que ce personnage que je ne suis pas a blessé » (sic). « La leçon c’est qu’en effet je ne dois plus donner d’interview, notamment à des journaux dont je ne contrôle pas ou je ne peux contrôler le destin ou la traduction », avait-il indiqué (FDA Quotidien des 24 et 25/11/2005). C’est au tour de Xavier Lemoine, maire UMP de Montfermeil, d’être attaqué par le Mrap pour un entretien publié le 9 juin par ce même quotidien Haaretz. Alors que l’officine de Mouloud Aounit a annoncé qu’elle allait porter plainte contre cet élu qui « persiste et signe dans sa haine anti-immigrés et son racisme », M. Lemoine, comme M. Finkielkraut, avance que ce quotidien israélien a en fait porté à la connaissance de ses lecteurs « des extraits, des bribes de conversation, totalement déconnectés de tout le contexte », sur « une discussion qui a duré deux heures ». « Je ne renonce pas à aborder un certain nombre de questions qui méritent d’être posées », a-t-il cependant précisé, assurant n’avoir pas voulu désigner l’ensemble des musulmans, mais « une minorité ». « Minorité » apparemment très présente dans sa commune…