Nicolas Sarkozy a tactiquement plié devant les injonctions de ses conseillers en communication et autres spécialistes de la sociologie électorale en acceptant de ne pas faire figurer le droit de vote des immigrés dans son programme présidentiel –ce sera pour plus tard, au cas où il serait élu…. Le candidat des lobbies a pris soin également de laisser planer le doute sur sa position vis-à-vis du mariage homosexuel et de la possibilité pour les couples gays d’adopter des enfants. Ainsi le président de l’UMP, qui a proclamé qu’il regrettait l’attitude frileuse de « la droite » au moment du débat sur le Pacs, a appuyé la présence du groupe « Gay Lib’ », à la Gay pride samedi prochain à Paris, une association de l’ UMP militant pour le mariage et le droit à l’adoption des homos. Et deux de ses soutiens, le député de Moselle, Nadine Morano, ou encore le Secrétaire général de l’UMP Roselyne Bachelot, se sont prononcés sans ambage en faveur de « l’homoparentalité ». Dans le quotidien La Croix (édition du 20 juin), Mgr Michel Dubost avertit qu’en cette période électorale « les évêques diront et rediront que tout choix concernant la vie est fondamental pour l’avenir ». Il précise que la question n’est pas de savoir s’il « existe des couples homosexuels d’une grande générosité capables d’aimer des enfants. Cela est possible », ajoute-t-il avant de préciser : « il s’agit de savoir ce qui est essentiel pour le bonheur de l’humanité et pour celui des enfants en particulier. Malgré les nouvelles techniques de fécondation, il n’y aura jamais de droit à l’enfant, seulement des droits de l’enfant. Et parmi ces droits, ceux d’avoir une histoire inscrite dans une généalogie, de savoir qui sont son père et sa mère, d’avoir accès à l’un comme à l’autre… Aujourd’hui, en privilégiant la liberté des parents, on aboutit à une grande fragilité pour l’enfant. Quand un enfant ne sait pas qui sont ses géniteurs ou qui seront ses parents éducateurs (…) comment ne ressentirait-il pas de l’insécurité ? ». Des arguments de bon sens qui n’interpellent pas uniquement les catholiques, mais qui n’ont pas su emporter l’adhésion d’une Ségolène Royal, longtemps rétive, paraît-il, au mariage homo. Pour « se recentrer », faire passer la pilule sur ses récentes déclarations musclées sur la délinquance des mineurs, l’égérie des médias a choisi le magazine phare des communautaristes homosexuels, Têtu, pour promettre que « si une majorité de gauche est élue, elle votera un texte mettant en application (le mariage gay) ».