Le maire de Valentigney (Doubs), André Gerwig, s’était signalé le 9 juin par une tribune publiée dans L’Est républicain où il dénonçait en terme extrêmement violent le collage effectué par des militants du FN sur des panneaux de la commune –réservés à cet effet- des affiches présidentielles du candidat Le Pen. M. Gerwig avait interpellé les « consciences citoyennes » sur un Jean-Marie Le Pen qui « a malheureusement réussi à faire trembler notre démocratie à la présidentielle de 2002 », dénonçant « la sombre tonalité brune (de ses affiches élyséennes) », lesquelles arboraient pourtant classiquement nos trois couleurs nationales (FDA Quotidien du 15/06/2006). Mais ce brave Gerwig a été beaucoup moins disert sur la fermeture de l’exposition se déroulant dans sa commune des œuvres du photographe Antoine Agoudjian, laquelle, rapporte le dernier numéro de Marianne, inaugurait « l’année de l’Arménie en France ». En effet, explique ce magazine, la légende de deux des photos exposées faisait référence au « génocide arménien perpétré par les Ottomans ». Légende « pas du goût des turcs du cru, qui ont menacé de saccager l’exposition ». Devant le refus du photographe de céder devant cette menace communautaire, M. Gerwig a donc « courageusement » pris la décision de fermer l’exposition… Un épisode qui fera (peut-être) réfléchir ce maire donneur de leçons sur les joies de la société plurielle chère à son petit coeur. En 2002, un électeur sur quatre de sa commune avait voté pour Jean-Marie Le Pen. Ce n’est certainement pas un hasard…