Alors que la foule fêtait « au rythme des tam-tam » (dixit LCI) la qualification des « bleus » pour la finale de la coupe du monde, « fiesta » émaillée des désormais rituelles scènes de pillages et de dégradations, le système reste intraitable voire féroce contre certains Français qui sont « sortis des clous ». De Résistance à Monde & Vie en passant par Rivarol, les publications nationalistes, à l’instar des sites internet de la « mouvance », se sont émues du sort réservé à Michel Lajoye. Embastillé (centrale de Clairvaux) depuis décembre 1987, il a été condamné à l’âge de vingt ans à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir déposé une petite bombe dans un café maghrébin, attentat qui ne fit ni tué, ni blessé et a « causé des dégâts tellement insignifiants qu’ils ne purent être pris en compte par un assureur ». En début d’année M. Lajoye avait déposé une demande de remise en liberté conditionnelle, au terme de sa peine incompressible de 18 ans de prison, laquelle a été rejetée le 18 mai par le Tribunal d’application des peines de Troyes. Rejetée sous la pression de la partie civile, en l’occurrence de la Licra qui, contrairement à la LDH, s’est prononcée contre la libération de ce détenu. Mme Morel, substitut du procureur, représentant le ministère public, s’est déclarée elle aussi contre l’élargissement d’un homme qui, en cas de rejet de l’appel qu’il a interjeté contre cette décision du tribunal d’application des peines, ne pourrait pas espérer une libération avant fin 2009. C’est-à-dire au bout de 23 ans de prison. Pourtant si Michel Lajoye, comme il le relève, détient « le record absolu de détention pour une tentative d’attentat qui n’a causé aucune victime », il possède la volonté et toutes les conditions matérielles pour que sa réinsertion soit réussie : un logement et un emploi. Données tangibles qui ont été balayées par le tribunal d’application des peines pour deux motifs essentiels, rapporte Emmanuel Ratier dans Faits et Documents : « Michel Lajoye pourrait quitter son emploi… alors même qu’il s’agit d’une embauche ferme en CDI » et « son logement est dans une zone où habitent des immigrés »…ça ne s’invente pas…