Après un mois de guerre, sans déclaration préalable, sans saisine de l’ONU, la plupart des infrastructures du Liban sont détruites, alors qu’elles venaient d’être reconstruites.
Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées, des milliers de civils tués ou blessés. Le blocus continue, comme les opérations ponctuelles de l’armée israélienne et les agissements du Hezbollah. Malheur aux pays qui n’ont pas assuré leur souveraineté sur la totalité de leur territoire et qui n’ont pas de Défense !
Les perdants du conflit
C’est bien le Liban le grand perdant du conflit. Ce pays digne et courageux est à nouveau ruiné, sa souveraineté n’est toujours pas (r)établie après le départ des troupes syriennes et la menace de nouveaux affrontements communautaires reprend corps. Israël est l’autre perdant : Tsahal n’a pas atteint ses objectifs, la libération de ses soldats et la neutralisation du Hezbollah. La manière dont les opérations ont été menées est vivement critiquée en Israël, fragilisant un peu plus la position de l’État hébreu dans la région.
Le grand gagnant, c’est malheureusement le Hezbollah. Il a démontré que ses milices étaient une véritable armée, ayant la volonté et les moyens de réagir avec quelque efficacité à une invasion du territoire. Il renforce aujourd’hui sa position politique et pourrait même apparaître comme un État de substitution, ayant très vite envoyé ses militants distribuer une aide financière directe aux populations sinistrées. Vainqueur “par défaut” du conflit, on ne comprend pas très bien pourquoi il accepterait de se saborder en désarmant ses troupes. Et ce n’est pas la présence des casques bleus de l’ONU qui y changera quelque chose.
Une armée sans moyens
Le sentiment qui nous pousse à vouloir aller au secours du Liban, et spécialement de nos alliés séculaires que sont les chrétiens de tous rites est bien naturel. Hélas, notre armée souffre depuis des années des restrictions budgétaires votées par l’UMPS, et n’a plus les moyens matériels et humains de cette mission. Elle n’en a pas davantage les moyens politiques. Après une indignation manifestée lors des premiers bombardements, mais bien vite mise en veilleuse, Jacques Chirac découvre ces deux amères réalités. Si la France n’est pas en mesure d’agir, que son gouvernement se taise ! S’il prétend intervenir, qu’il s’en donne tous les moyens ! Mais en politique étrangère comme en politique intérieure, nous vivons dans le domaine des apparences et des faux-semblants. Ils sont ici grotesques et odieux.
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