Il faut dire que le candidat de la France française n’a jamais fait autant peur aux vieux chevaux de retour de l’Etablissement, à commencer par Nicolas Sarkozy. Dans son édition du 2 août dernier, Le Canard Enchaîné, dans un article intitulé « Sarko lance les préfets à la chasse au Le Pen », faisait état de la panique du président de l’UMP, à l’occasion d’une réunion de ces derniers place Beauvau. M Sarkozy a évoqué devant l’auguste assemblée « le vrai risque antidémocratique » (sic) de voir le candidat national au second tour, le président de l’UMP « (redoutant) un 21 avril bis » confiait un préfet. Un de ses collègues ajoute : « j’ai vraiment compris ce jour là en écoutant Sarkozy qu’il était plus intéressé par la chasse aux électeurs du FN que par la chasse aux élèves sans-papiers ». L’hebdomadaire poursuit en donnant la parole à « un expert de la place Beauvau » s’appuyant sur « plusieurs enquêtes et sondages confidentiels situant le FN dans une fourchette de 15 à 20 points ». « Le Pen peut prétendre atteindre au premier tour de 2007 son niveau de 2002 ». « Un conseiller de Chirac assure que « Le Pen dispose d’un potentiel électoral entre 16% et 21% (…) un quart de l’électorat a déjà voté, vote, ou votera pour le FN. Le Pen pourrait donc prétendre obtenir 25% en 2007 ». Or, estime un patron d’un institut de sondage, rapporte encore Le Canard, si le candidat national obtient 20% des voix, « jamais Sarkozy n’atteindra 30% au premier tour ». Objectif très hypothétique, d’autant que de l’aveu même d’ « un de ses conseillers », « un tiers de son électorat affirme avoir voté au moins une fois pour le FN. Et que ledit électorat, insiste Le Canard Enchaîné, « peut préférer l’original à la copie », à la mauvaise contrefaçon préciserons-nous.