Conseiller municipal de Bordeaux, Conseiller régional d’Aquitaine, le frontiste Jacques Colombier tenait jeudi dans la capitale bordelaise une conférence de presse pour donner le sentiment de la droite nationale sur la démission du Conseil municipal pour provoquer des élections anticipées les 8 et 15 octobre prochains. Et ce, afin de permettre à Alain Juppé, droit dans ses bottes, de faire son grand retour sur la scène politique. En l’absence de Bruno Gollnisch dont la présence était prévue mais qu’un incident de transport a contraint à annuler son déplacement, Jacques Colombier n’a pas mâché ses mots pour clamer son indignation devant une manoeuvre politicienne honteuse. Il ne s’est pas privé, non sans malice, d’inciter l’ex Premier ministre le plus impopulaire de France et mirobolant stratège de la dissolution ratée de 1997, à suivre « les Conseils de Nicolas Sarkozy ». Lequel a en effet déclaré dernièrement que les politiciens devaient s’atteler à redonner « honneur et dignité à la politique ». A l’évidence, avec cette manœuvre juppéiste on s’en éloigne… L’élu frontiste a annoncé par ailleurs avoir saisi le Tribunal administratif –son recours jugé recevable sera examiné le 26 septembre- observant que l’arrêté préfectoral portant convocation des Bordelais pour cette municipale anticipée « ne (respectait) pas les formalités préalables requises ». En effet, le préfet s’est contenté d’enregistrer la démission du conseil municipal de Bordeaux « alors qu’il possède un pouvoir d’appréciation du bien fondé de ces démissions ». Or celles-ci, comme l’établit la jurisprudence, « doivent avoir des causes légitimes qui ont pour résultat d’empêcher le bon fonctionnement d’un Conseil municipal –maladie, mutations, mésententes au sein de la majorité, décès… Tout autre motif constitue un détournement de pouvoir ».