« Élysée 2007 : La Bombe Le Pen » : telle est la une de l’hebdomadaire L’Express publié jeudi arborant une photo du candidat national, tout sourire. Pour l’anecdote, faut-il y voir un signe du trouble qui gagne l’Établissement, le dossier de six pages réalisé par Romain Rosso consacré au porte-parole de la France française figure in extenso à deux endroits différents de ce magazine ! Pipolisation de l’information politique oblige, M Rosso ne manque pas de s‘attarder sur le look du candidat Le Pen et de dénicher un ou deux témoignages de frontistes anonymes contestant telle ou telle orientation ou décision de leur Président. La parole est aussi donnée à quelques sentencieux politologues ressortant en boucle toujours leurs même vieilles analyses. Cela fait partie du jeu. Pour autant, L’Express explique assez honnêtement à ses lecteurs pourquoi Jean-Marie Le Pen sera une nouvelle fois un élément clé de la présidentielle de 2007, s’attarde sur le travail fourni par les responsables frontistes pour faire gagner en efficacité, en crédibilité le Mouvement national. Est ainsi évoquée la prochaine mise en place des Comités d’action présidentielle (CAP) « couvrant les prérogatives des principaux ministères », et qui proposeront des mesures concrètes qui « seront budgétées ». Bref, les efforts de la droite nationale pour « montrer l’intérêt politique et économique qu’il y a voter Le Pen », indique Louis Aliot. Or, la « bombe Le Pen » a toutes les chances de réaliser un score canon, puisque jamais « (il) n’a été aussi haut dans les sondages sept mois avant le scrutin : entre 10 et 15% des intentions de vote, soit de 3 à 8 points de plus qu’il y a cinq ans », relève le journaliste de L’Express. Un Jean-Marie Le Pen qui part au combat, explique l’intéressé, sans esprit de recul : « si je subissais un échec, je ne me sentirais pas frustré ou déshonoré. Le résultat, au regard des galaxies, qu’est-ce que cela pèsera dans la débâcle des chances françaises ? Alors si je peux être un des éléments de la réaction populaire et nationale, tant mieux », indique-t-il. Directrice stratégique de la campagne, Marine Le Pen note pour sa part que « si Sarkozy et Royal incarnent la nouveauté et le changement, Le Pen aussi, parce que ses idées n’ont jamais été appliquées ».