Le politologue Pascal Perrineau, questionné par Romain Rosso, affirme que tous les éléments qui ont permis à Jean-Marie Le Pen de faire un score important en 2002 sont toujours d’actualité (« inquiétudes économiques et sociales », interrogation identitaire ). Il note aussi que « les efforts de séduction de Philippe de Villiers sur l’électorat patriote « ne semblent pas aboutir ». Dans Le Point, qui a publié jeudi un sondage Ipsos créditant Jean-Marie Le Pen de 11 à 14% des voix au premier tour, un autre analyste ès « extrême droite », Jean-Yves Camus, pointe lui aussi l’impasse dans laquelle est engagé le président du MPF . « Les Français qui se situent à la droite extrême n’attachent pas d’importance à l’identité confessionnelle des étrangers », observe M Camus. Quant à la lutte contre l’immigration, « elle apparaît depuis plus longtemps chez Le Pen ». D’où le virage stratégique de la campagne Villiers qui porte ses attaques contre Sarkozy. Ce qui ne trompe pas grand monde puisqu’on sait qu’un accord a été passé entre le MPF et l’UMP pour l’après présidentielle, comme le révélait incidemment une brève du Figaro en juin dernier (FDA Quotidien du 28/06/2006).