C’est un bien mauvais procès que certains, en Europe et dans le monde musulman, font à Benoît XVI, suite au discours prononcé par celui-ci le 12 septembre à l’Université de Ratisbonne, lors d’une rencontre avec des représentants de la communauté scientifique. A partir d’un texte médiéval, le pape avait cité un dialogue entre l’empereur byzantin Manuel II Paléologue et un érudit Persan musulman « sur le rapport entre foi, raison et violence dans le christianisme et dans l’islam ». «Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau. Tu ne trouveras que des choses mauvaises et inhumaines, comme le droit de défendre par l’épée la foi qu’il prêchait.» Telle est la citation reprochée au pape. Comme l’a noté le journaliste Robin Bleeker dans le quotidien suisse AGEFI, cette intervention du Saint-Père était pourtant « plutôt une invitation à un dialogue franc et sincère avec un grand respect réciproque ». « A l’instar du patriarche des chrétiens maronites du Liban», poursuit ce journal, « il faut bien voir que les critiques contre le pape sont essentiellement politiques. C’est une polémique qui sert d’instrumentalisation contre l’Eglise. Ces réactions disproportionnées et sans rapport avec le sens même de l’intervention soulignent le rôle néfaste de tout extrémisme ». Dimanche, alors que la polémique enflait, qu’une religieuse italienne était abattue en Somalie et que quelques églises étaient victime de dégradations en Cisjordanie, Benoît XVI a présenté ses regrets aux mahométans. Il s’est déclaré « vivement attristé » par la vague d’indignation soulevée par l’une de ses citations qui n’exprime « en aucune manière » sa pensée personnelle. « Regrets » que les plus « intransigeants» n’ont pas jugé suffisants, exigeant du pape des excuses, une repentance en bonne et due forme. A l’instar de Fouad Alaoui, secrétaire général de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), membre du Conseil français du Culte musulman (CFCM).