Le peuple a parlé : les Suisses ont clairement voté dimanche pour des lois plus sévères en matière d’immigration et de droit d’asile, avec respectivement 68% et 67,8 % de OUI. Les opposants à ces lois, votées en 2005, avaient exigé, comme le permet la Constitution suisse, que celles-ci soient soumises à référendum. Comme l’a noté Jean-Marie Le Pen, « c’est une lourde défaite pour tout l’Etablissement intellectuel, culturel et religieux qui avait appelé à voter NON. C’est une lourde défaite pour la gauche qui avait cru pouvoir en appeler au peuple après le vote de ces lois par le Parlement. Ce référendum montre la profondeur du fossé qui s’est creusé entre les prétendues élites et le peuple. Il en est ainsi en France et ailleurs, tout autant qu’en Suisse. Il montre aussi la nécessité d’une large extension du recours au référendum pour que soit conduite une politique conforme aux aspirations et aux intérêts de la nation ». Signe tangible de ce décalage entre les aspirations populaires et les « autorités morales », l’ensemble des électeurs des 26 cantons helvétiques a approuvé ce durcissement de la législation, alors même que la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), la Conférence des évêques suisses (CES) et la Fédération des communautés israélites (FSCI), les partis de gauche, les associations « humanitaires » et autres groupuscules dits de « défense des droits de l’homme » s’étaient tous prononcés en faveur d’une ouverture plus large des frontières aux étrangers.