Il convient de souligner que les nouvelles lois plébiscitées dimanche sont très proches de ce que souhaite pour la France le Front National. Les nouvelles dispositions sur l’immigration permettent d’interdire l’entrée sur le territoire de la Confédération helvétique d’étrangers non européens qui ne seraient pas recrutés pour un poste de travail précis. Les immigrés devront désormais apporter la preuve qu’ils disposent de qualifications professionnelles particulières et qu’aucun travailleur suisse ni européen n’a été trouvé pour occuper le poste en question. « En cas d’intégration réussie », les étrangers retenus pourront obtenir un permis de résidence définitif au bout de cinq ans. Autre mesure visant à supprimer les pompes aspirantes de l’immigration : la nouvelle loi sur le droit d’asile, qui prévoit notamment le rejet sans examen des demandes des personnes dépourvues de papiers d’identité. La loi supprime aussi l’aide sociale en faveur des déboutés du droit d’asile et la remplace par une simple « aide d’urgence » de 960 francs suisses par mois (604 euros). Ce durcissement voté en 2005 a déjà produit ses effets puisque la Suisse a reçu l’an dernier moins de 19.000 demandes d’asile, soit le chiffre le plus bas depuis près de 20 ans. Ceci a déclenché l’hystérie du lobby immigrationniste, fidèle relais d’un mondialisme prônant la disparition des identités nationales, comme le révèle la déclaration de Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ce dernier affirme doctement que « la distinction opérée dans la nouvelle loi sur les étrangers entre Européens et non-Européens est artificielle dans une économie globalisée ». Reste que l’ampleur de cette vague de fond en faveur du OUI à ce référendum a surpris les médias suisses, lesquels y ont vu une victoire pour l’un des hommes forts de la droite nationaliste, Christoph Blocher, actuel ministre de la Justice et de la Police, dont le parti (UDC) est devenu en 2003 le premier parti de Suisse avec 27,3% des voix aux législatives (FDA Quotidien du 22/10/2003). « Avec un OUI d’une impitoyable clarté (…), les Suisses ont donc d’abord souscrit au slogan de l’UDC ( Stop aux abus !) et donné raison à Christoph Blocher », soulignait lundi l’éditorial du quotidien Le Temps. Même analyse du quotidien germanophone NZZ qui pointe une « victoire personnelle » pour Blocher, dont l’UDC est le premier parti représenté au sein du gouvernement. « La révision partielle de la loi sur l’asile vise à préserver la tradition humanitaire de la Suisse tout en empêchant les abus », a déclaré M. Blocher à l’annonce de ce résultat. « La victoire du OUI montre que les problèmes liés à l’immigration ont été pris au sérieux », a affirmé de son côté le président de l’UDC Ueli Maurer.