Bien qu’elle s’en défende, l’Union européenne multiplie les négociations commerciales bilatérales pour pallier l’échec prévisible du cycle de négociations de Doha. Et ces négociations ont les mêmes défauts que celles de l’OMC: les concessions de l’Union européenne à ses partenaires sont bien plus importantes que les concessions des partenaires à l’UE; l’agriculture européenne est sacrifiée sans aucune garantie de réelle ouverture des marchés étrangers aux produits industriels ou aux services européens. Certains des États membres du Mercosur bénéficient d’ailleurs déjà du régime de préférences généralisées de l’Union européenne, c’est-à-dire d’un accès au marché européen en franchise de droits et de contingents.
On se demande d’ailleurs où sont les intérêts réciproques des futurs partenaires commerciaux, les coûts d’un « non-accord » représentant une part infime du volume des échanges commerciaux entre les deux parties.
Le principal objectif de cet accord semble bel et bien être la vanité d’avoir créé la première zone de libre échange interrégionale du monde, bientôt étendue à tout le continent américain. Un énième exemple de la propension de Bruxelles à faire passer les objectifs idéologiques avant toute autre considération, notamment économique et sociale.