Jacques Chirac a estimé pour sa part que l’activisme des élus PS dans cette affaire relevait « de la polémique » ; polémique qu’il avait pourtant lancée lors de son récent déplacement en Arménie où il avait invité Ankara à reconnaître le génocide. « Tout pays se grandit en reconnaissant ses drames et ses erreurs », avait déclaré notre expert en repentance, énonçant désormais la reconnaissance du massacre des 1 200 000 Arméniens dans l’Empire ottoman en 1915-1916 comme préalable à l’entrée de ce pays asiatique et musulman dans l’UE. Les appels à un nouveau boycott des produits français se sont multipliés depuis en Turquie, et les Arméniens eux-mêmes semblent peu favorables à cette proposition de loi socialiste. Un opposant arménien comme l’écrivain Raffi Hermonn, de retour en Turquie après 20 ans d’exil, ou encore Hrant Dink, un journaliste qui a souvent eu maille à partir avec la justice turque pour ses propos sur le problème arménien, l’ont vivement dénoncée. M. Dink a déclaré que celle-ci était une « imbécillité qui révèle à quel point ceux qui nuisent à la liberté d’expression en Turquie et ceux qui cherchent à lui nuire en France ont la même mentalité ». Rappelons encore la tartufferie des socialistes qui, lors de la bataille autour de l’article 4 de la loi sur les rapatriés évoquant « le rôle positif de la présence française outre-mer », avaient alors répété que « le Parlement n’a pas le droit de légiférer sur l’histoire » et que « les politiques ne doivent pas se substituer aux historiens ».