L’émission « C dans l’air » sur France 5 était consacrée lundi aux « perturbateurs de la présidentielle 2007 » dont « le scénario est loin d’être écrit ». Roland Cayrol, de l’institut CSA, a prévenu que « plus de la moitié des Français n’ont pas fait leur choix », et que beaucoup des sondés sont exaspérés par l’omniprésence de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal qui sont imposés comme les candidats du second tour. Un sujet a été consacré à Jean-Marie Le Pen, dont la candidature, en tant que « perturbateur en chef », a été la plus longuement commentée, reportage mettant l’accent sur la volonté du Mouvement national de se doter d’un programme crédible pour apparaître « comme un parti de proposition et pas uniquement de protestation ». Interrogé depuis ses bureaux de Montretout, le porte-parole de la France française a donné sa définition du Français : « un Français c’est un citoyen de la République française qui a la conscience d’être dans un pays qui lui appartient, qu’il doit transmettre et pour lequel il doit être prêt à tous les sacrifices ». Interrogé sur son changement d’image, plus apaisée, le président du Front National a affirmé qu’il n’avait pas changé : « je cours moins vite mais je cours plus longtemps et je frappe toujours aussi fort ! ». Depuis le siège national de Saint-Cloud, Martial Bild, Délégué général adjoint du FN, a rappelé, entouré par les militants bénévoles, que la droite nationale était en campagne depuis six mois : « On avance, on convainc pendant que les autres se chamaillent » ; « la tortue FN » qui, « comme dans la fable de La Fontaine », coiffera au poteau les lièvres de l’Etablissement. « Nous sommes des paysans de la politique, on trace notre sillon et on essaye de faire en sorte que notre sillon soit droit, et on accroche notre charrue aux étoiles ! », a renchéri Marine Le Pen, directrice stratégique de la campagne.