On impose la mondialisation aux peuples d’Europe en leur garantissant qu’ils en seront, in fine, bénéficiaires, parce qu’elle favorise les exportations et ouvre les marchés de nos concurrents autant que nos marchés leur sont ouverts. Mais nous voyons bien que cette mondialisation est loin d’être un jeu « gagnant-gagnant », que la prétendue « forteresse » Europe est une passoire, mais qu’elle laisse se constituer des forteresses bien réelles, elles, partout dans le monde, notamment sur les marchés les plus prometteurs.
Sont en cause, comme l’explique le rapport de Mme Muscardini, l’absence, la faiblesse ou l’inadaptation des réactions de l’Union européenne face aux mesures abusives de défense commerciale de certains pays tiers contre l’UE, qui ne sont en fait que des pratiques protectionnistes déguisées et déloyales.
Le rapporteur Muscardini insiste à juste titre sur la nécessité de renforcer la défense commerciale de l’Union. Mais les solutions concrètes proposées ne sont pas à la hauteur des enjeux, tant la foi dans les bienfaits de l’ultralibéralisme mondialisé et dans les vertus du multilatéralisme est devenue un dogme intangible. Ce système a atteint aujourd’hui ses limites. L’OMC n’est plus la solution, elle est le problème.
C’est parce que les propositions ne reflètent pas la justesse des analyses que nous nous abstiendrons sur ce rapport.