En avril 2005, le Secrétaire départemental FN du Cher, Jean d’Ogny avertissait que la devanture d’un bar d’homosexuels à Bourges, « L’Interdit », placardait, depuis plusieurs semaines, une immense affiche où l’on pouvait lire ces mots : « Le Pen fils de p… ». L’avocat de Jean-Marie Le Pen, Me Wallerand de Saint-Just, avait alors préparé un référé pour tenter d’obtenir le retrait sous astreinte de cette injure particulièrement abjecte. Après bien des péripéties – le Bâtonnier, fort obligeant, est toutefois l’avocat habituel du tenancier du bar – l’assignation en référé, finalement délivrée, entraîna le retrait de l’affiche. Jean-Marie Le Pen entend alors obtenir réparation en déposant plainte pour injure. Au bout de quelques mois, les dénommés Rivet et Aumont comparaissent devant le Tribunal correctionnel pour l’infraction d’« injures publiques ». Le 26 mai 2006, les deux prévenus (dont l’un possède un casier judiciaire très conséquent) sont condamnés à…10 € d’amende, Jean-Marie Le Pen recevant 1 € à titre de dommages et intérêts et étant débouté de toutes demandes au titre du remboursement de ses frais. Il est le seul justiciable français à être victime d’un tel débouté. Le Président du Front National interjette appel de cette décision, le 28 septembre 2006, la Cour d’appel de Bourges lui accorde mille fois plus : 1 000 € de dommages et intérêts et 1 000 € au titre du remboursement de ses frais. Mais les sieurs Rivet et Aumont ont la haine tenace: Ils ont distribué dans la ville de Bourges un tract dénonçant les poursuites judiciaires et reproduisant l’affiche et les injures. Nouvelle plainte avec constitution de partie civile de Jean-Marie Le Pen, nouveau jugement du TGI de Bourges. Il ne s’agit plus des mêmes magistrats et le résultat est un petit peu meilleur. D’abord Rivet et Aumont sont déclarés coupables d’injure publique envers Jean-Marie Le Pen et d’injure envers la mémoire d’un mort, la mère de Jean-Marie Le Pen. Ils sont condamnés à 100 € d’amende, Jean-Marie Le Pen recevant toujours 1 € à titre de dommages et intérêts, mais 350 € au titre du remboursement des frais. « De mémoire », nous a encore confié Me de Saint-Just, « il n’y a pas de ville ni de juridiction plus sectaires que celles de Bourges. En vérité, la grande responsabilité est celle des autorités publiques (préfet, procureur, commissaire de police) qui ont laissé complaisamment cette affiche infecte s’étaler sur les murs de cette ville. Comme très souvent, le Président du Front National a enduré le parcours du combattant, mais il y est arrivé à force de ténacité ! ».