Pour être tout à fait précis, relevons que les autorités israéliennes, par la voix du ministère des Affaires étrangères, ont fait savoir dès mardi soir leur refus ferme d’accorder des entretiens politiques (ministériels ou parlementaires) à une délégation du Parlement européen dont ferait partie un dirigeant du Front National, quel qu’il soit. M. Elmar Brok, président de la délégation européenne en question, s’est entretenu jeudi et vendredi avec différents interlocuteurs israéliens, dont le secrétaire général du Congrès juif européen. M. Brok a rappelé par principe que « le Parlement européen ne pouvait accepter qu’un Etat tiers s’ingère dans la composition d’une délégation parlementaire » et a demandé aux autorités de l’Etat hébreu de reconsidérer leur position. Au final, Israël a expliqué que des rendez-vous politiques étaient possibles à condition d’en exclure Marine Le Pen, proposant de diviser la délégation en deux groupes, l’un pouvant bénéficier de rencontres politiques, pendant que l’autre irait visiter les zones touchées par la guerre ! M. Brok a indiqué qu’il n’était pas favorable à cette option. Bruno Gollnisch a exprimé ses remerciements à M. Brok « pour son attitude parfaitement correcte » et a rappelé que « lorsque Alain Krivine avait été pareillement exclu [d’une visite au sein d’une délégation] par une décision du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, quelle que soit la différence d’opinion qui nous sépare, nous avons été tout à fait d’accord pour considérer qu’il ne revenait pas au gouvernement hôte de déterminer la composition du parlement européen », a rappelé le député européen frontiste.