Du samedi 28 octobre au 2 novembre, une délégation de députés élus au Parlement européen devait se rendre en Israël, en Palestine et au Liban. Celle-ci devait être notamment reçue le 1er novembre par le Premier ministre israélien Ehud Olmert, et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Tzipi Livni et Amir Peretz, mais aussi rencontrer à Ramallah le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas et se rendre dans la bande de Gaza. Une dépêche de l’AFP relatait jeudi que le Parlement européen a décidé de reporter sine die ce voyage. « Selon des sources parlementaires », « les autorités israéliennes avaient menacé d’annuler certains points du programme si le Parlement maintenait la présence dans la délégation de la vice-présidente du Front National, Marine Le Pen ». Bruno Gollnisch a manifesté son indignation devant ce procédé, rappelant au président du Parlement européen, Josep Borrell, que « ce n’est pas aux gouvernements » étrangers « à déterminer la composition de la délégation du Parlement européen » ; l’élu frontiste a demandé à M. Borrell de « rappeler ce point aux autorités israéliennes ». On ne peut que s’étonner de cet ostracisme des autorités de l’Etat hébreux vis-à-vis de Marine Le Pen qui représente un mouvement défendant des valeurs nationales, aux opinions fermes mais modérées. Surtout à l’heure où le gouvernement de M. Olmert vient d’accueillir, au sein de la coalition au pouvoir, le parti ultra-nationaliste Israël Beiténou, dont le chef, M. Lieberman, vient d’être nommé ministre des Affaires stratégiques. Israël Beiténou a en effet inscrit dans son programme l’expatriation des 1,3 million d’Arabes vivant en Israël vers les territoires palestiniens, au nom d’un Etat hébreu qu’il souhaite « ethniquement homogène »…