Le quotidien Libération a consacré le 6 novembre un reportage à Charleville-Mézières dans les Ardennes, région particulièrement touchée par la politique euromondialiste d’ouverture des frontières puisqu’« après la crise du textile et de la sidérurgie se profile celle de l’automobile ». « Dans l’indifférence quasi générale, près de 2 000 emplois pourraient disparaître en quelques mois : chez les sous-traitants de l’automobile, dans la métallurgie, la fonderie… ». Des syndicalistes préviennent que « si les candidats de gauche ne mettent pas les mains dans le cambouis de la réalité sociale, il ne faudra pas venir pleurer. Cette fois-ci, il ne faudra pas tout coller sur le dos de ces salauds d’ouvriers ruraux qui votent mal si Le Pen cartonne. On les aura prévenus », rapporte ce quotidien qui donne la parole à Jean-Louis Joffrin, le secrétaire départemental de la CGT : « On en a marre des bonnes paroles. Il ne faudra pas s’étonner si les gens règlent ça dans les urnes en mai prochain ». « A gauche, les élus espèrent un sursaut salutaire d’ici à quelques mois vers un vote utile à gauche », relate Libération, « Mais rien n’est moins sûr. Car la vraie menace, celle qui fout la trouille à gauche comme à droite, la voilà : une vengeance électorale au profit de l’extrême droite. On sent que les gens sont tentés, note un cégétiste. On essaie d’expliquer que Le Pen n’a aucune solution pour nous, les ouvriers. Mais les gens disent : il faut que ça change, les autres sont impuissants. Le Pen peut nous en débarrasser ». Candidat Le Pen qui, en outre, est le seul à proposer une politique alternative de rupture avec les dogmes européistes ultra libre-échangistes qui sont défendus par les présidentiables de gauche et de « droite »…