Monsieur le Président, j’ajouterai mes réserves à celles de mon collègue, M. Mölzer. Il y a d’excellentes choses dans ce rapport, en particulier le fait qu’il signale que l’enseignement de l’anglais n’a pas besoin d’être subventionné par l’Union européenne.
Il comporte une position extrêmement ambitieuse qui veut faire de toutes les langues minoritaires – une soixantaine – des langues officielles, mais un peu au détriment des vingt et une langues nationales de l’Union, dont certaines sont déjà un peu des langues extrêmement menacées: le letton, le lituanien, l’estonien, le magyar, le slovène ne sont pas des langues de communication internationale. Et même la situation de l’italien, de l’allemand ou du français présente quelque inquiétude.
Il est assez paradoxal que le rapport propose de faire des économies au motif que ces langues officielles de l’Union européenne ne sont plus nécessairement considérées comme langues de travail dans toutes les délégations, et ceci pour dégager des crédits au profit des langues régionales. Nous avons eu hier l’exemple un peu regrettable du chef d’un État récemment promu à une indépendance totale qui a cru devoir – plutôt que de s’exprimer dans sa langue maternelle – s’exprimer en anglais, alors qu’il a été étudiant à Strasbourg! Je trouve que cela augure assez mal de l’évolution du multilinguisme dans l’Union européenne!