Le très jacobin Jean-Pierre Chevènement, ex-candidat à la présidentielle de 2002, a donné le 13 novembre à Paris, devant moins de 300 partisans, le départ de sa campagne présidentielle. Jouissant d’un certain crédit auprès des patriotes pour ses prises de position souvent lucides et courageuses en matière de politique internationale (opposition aux deux guerres contre l’Irak, aux brutalités de l’OTAN contre la Serbie en 1999…), le citoyen Chevènement n’en reste pas moins un adversaire de l’identité française. Rappelons notamment sa régularisation de 100 000 immigrés clandestins en 1999, ou encore sa mise en place des structures de « l’islam de France », politique poursuivie et consolidée par Nicolas Sarkozy place Beauvau. Le président d’honneur du groupuscule Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) a apporté le 13 novembre une nouvelle preuve qu’il reste un homme du système qui ne s’est jamais remis des accusations de ses petits copains qui lui ont fait porter le chapeau de la défaite de Jospin le 21 avril 2002. Il a ainsi, de façon assez pitoyable il faut le dire, annoncé qu’il n’hésiterait pas à renoncer à concourir si Jean-Marie Le Pen avait des chances de l’emporter en 2007 : « Si Le Pen obtenait par malheur ses parrainages, ce qu’on ne doit pas souhaiter, et s’il paraissait en mesure d’empêcher un candidat de gauche au deuxième tour, je préconiserais la réunion de tous les candidats de gauche ». Une déclaration qui démontre chez le « sans-culotte » Chevènement une très curieuse conception de la démocratie. On n’ose croire que celle-ci serait motivée, chez un homme qui clame sa liberté de ton et son indépendance, par l’obtention d’un plat de lentilles aux législatives, voire d’un hypothétique maroquin ministériel…