Accompagné de Jean-Pierre Elkabach, Nicolas Sarkozy a bouclé mardi une tournée électorale de deux jours en Algérie camouflée en voyage officiel. Alors que le « traité d’amitié » entre Alger et Paris est au point mort, le ministre de l’Intérieur s’est fendu d’une « accolade affectueuse » avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika qui a multiplié ces derniers mois les insultes contre la France, accusant les Français de « génocide » dans les trois ex-départements d’Algérie (FDA Quotidien des 6, 8 et 28/10 2005 et des 19, 20 et 21/04 2006). Une visite éclair au cimetière judéo-chrétien Saint-Eugène (Bologhine), un passage express à Tibhirine, où sept moines français ont été assassinés en 1996, et un bref détour à la basilique Notre-Dame d’Afrique ont été les seules audaces d’un Sarkozy qui n’est guère apprécié des pieds-noirs et des harkis. Le président de l’UMP espérait surtout, par ce voyage, grappiller des voix dans les banlieues où ses amitiés « atlantistes » et ses saillies verbales lui ont aussi aliéné bien des cœurs… Louis Aliot a noté que le ministre de l’Intérieur n’a pas hésité au cours de son déplacement à déposer « une gerbe au monument aux martyrs de la guerre d’indépendance, véritable insulte aux anciens combattants et aux civils, métropolitains, pieds-noirs ou harkis martyrisés par le FLN ». Le Délégué général du FN a surtout relevé que Nicolas Sarkozy a cédé à Alger à l’ancienne revendication du gouvernement Bouteflika, à savoir un assouplissement des procédures de délivrance des visas de séjour en France en obtenant de l’Union européenne la suppression de la consultation préalable à la délivrance d’un visa. Une mesure clientéliste qui est « un appel à une immigration supplémentaire dans une France déjà lourdement pénalisée par trente ans de politique irresponsable en la matière et un danger potentiel pour sa sécurité. » Et Louis Aliot de relever encore que « monsieur Sarkozy flatte une nouvelle fois les sentiments ethniques ou communautaristes en espérant cyniquement en retour, l’appui de millions d’électeurs d’origine algérienne ».