Pétris de haines recuites et de rancœur, les hiérarques socialistes ont rangé pour la galerie dagues et couteaux, et ont fait ces derniers jours allégeance à Ségolène Royal, s’engageant à soutenir activement sa candidature, comprendre qu’ils guettent le moindre de ses faux-pas pour entonner ensuite le couplet : « on vous avait prévenus… ». Dernier en date, Lionel Jospin, qui n’apprécie guère, et c’est un doux euphémisme, la compagne de François Hollande, a déclaré mercredi qu’il « [s’efforcerait] de contribuer à sa victoire contre la droite ». Samedi dernier, le Secrétaire général du FN, Louis Aliot, confiait sur France 3 Midi-Pyrénées, que l’important n’était pas tant la personne désignée par les socialistes pour porter leurs couleurs en 2007 que le projet, lequel ne saurait traduire les aspirations du peuple français. Sur son blog, Jean-Marie Le Pen a noté, pour sa part, que l’agence de marketing américaine « qui a piloté la candidature de Mme Royal peut être satisfaite puisque ses procédés se sont révélés efficaces ». Dirigeante socialiste qui a été aidée par « l’incroyable monopole médiatique » – en duo avec Nicolas Sarkozy – « dont elle a bénéficié ces trois derniers mois », « ce qui lui donnait un très gros avantage sur les éléphants balourdesques qui s’opposaient à elle ». Reste que la candidate du PS, a souligné encore Jean-Marie Le Pen, a été plébiscitée au final par 100 000 voix d’adhérents socialistes, autant dire qu’elle est encore « très loin du compte » pour accéder à l’Elysée.