Le Figaro a consacré, le 28 novembre, un article à la très forte poussée de Jean-Marie Le Pen dans le corps électoral, telle qu’elle transparaît dans le dernier sondage Sofres pour Le Figaro Magazine, où le président du FN recueille « 17 % d’opinions favorables » ce mois-ci, « au lieu de 9 % en novembre 2001 ». Selon Marine Le Pen, « cette montée dans les sondages » corrobore ce qu’elle avait « observé sur le terrain ». Elle note aussi que « les chances du FN sont généralement sous-estimées dans les sondages », estimant que Jean-Marie Le Pen se situe « entre 20 % et 22 % des intentions de vote ». « La plupart des hommes politiques sont d’accord sur ce chiffre », poursuit la directrice stratégique de la campagne, « cela s’explique très bien : Jean-Marie Le Pen fait le même constat depuis trente ans : sur l’immigration, sur la mondialisation, sur l’Europe, sur le pouvoir d’achat, sur l’école, etc. Il n’y a plus un homme politique qui ne lui donne quitus de ce constat ». « L’ensemble du constat est acquis », analyse-t-elle, ce qui permet au Mouvement national de disposer d’une « ouverture extraordinaire » pour « pouvoir consacrer sa campagne, non plus à dresser le constat, mais à expliquer son projet politique ». Cette nouvelle donne signe ainsi « la fin de la diabolisation », car « comment nos adversaires pourraient-ils venir sur le terrain du FN tout en disant que c’est le diable » ? Aussi, « un deuxième tour de l’élection présidentielle comme celui de 2002 ne peut pas se reproduire », affirme encore la dirigeante frontiste. Et Le Figaro de citer encore Jean-Marie Le Pen évoquant l’écrasante monopolisation des médias par Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Omniprésence qui n’empêche pas le candidat à la présidence de la République d’affirmer que ces deux derniers « ne seront probablement ni l’un ni l’autre » au deuxième tour. « Ces deux visages apparemment nouveaux sont de vieilles lanternes. Il y a vingt-cinq ans qu’ils sont dans le circuit, ils ont été ministres, ils se sont associés à la politique menée par les gouvernements de droite ou de gauche. Ce sont les candidats du système. S’il y a un phénomène de rejet du système, comme je le crois, ils seront sanctionnés. »