À quoi sert le rapport de Mme del Castillo Vera? Le titre aguicheur « Passons à la vitesse supérieure: créer l’Europe de l’esprit d’entreprise et de la croissance » recouvre une énumération, habituelle dans cette maison, de truismes et de principes. Certains fort utiles, comme la promotion des PME ou la simplification administrative, ne sont jamais concrétisés dans la législation communautaire. D’autres sont le fondement même des problèmes que l’on prétend vouloir résoudre: libre-échangisme dogmatique, ultra-concurrence, toujours plus d’Europe, etc.
Au final, le plus instructif, dans ce rapport, ce sont les trois pages de « visas », soit un bon tiers du texte. Elles contiennent la liste des documents, peut-être même pas exhaustive, dont ce rapport fait un résumé, ce qui est loin du passage à la vitesse supérieure annoncé. Elles sont surtout symboliques de la logorrhée dont les institutions européennes peuvent faire preuve sur la croissance et l’emploi pour masquer leur responsabilité dans la situation économique et sociale désastreuse de l’Europe.