Marine Le Pen, directrice stratégique de la campagne présidentielle, et Louis Aliot, directeur adjoint, sont actuellement en Nouvelle-Calédonie pour une visite de cinq jours qui s’achèvera en fin de semaine. Vendredi 2 décembre, la vice-présidente du Front National a lancé un appel solennel depuis la radio RRB aux maires de l’île pour qu’ils apportent leur parrainage à Jean-Marie Le Pen. « Un certain nombre de responsables politiques veulent [l’]empêcher d’être candidat. Il serait particulièrement antidémocratique qu’il ne puisse pas se présenter, alors je vais en appeler aussi aux maires de Nouvelle-Calédonie. » Lundi soir, les dirigeants frontistes ont assisté à Nouméa à un débat public « sur le gel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie à la date de 1998 pour les élections provinciales de 2009 et 2014 », comme le prévoit la réforme constitutionnelle qui va être examinée le 12 décembre par les députés à l’Assemblée nationale. Les associations présentes à cette réunion demandaient une réunion extraordinaire du Congrès du territoire sur ce thème. Aussi sectaire que son pendant métropolitain, la branche néo-calédonienne de la Ligue des droits de l’homme a préféré ne pas participer à ce débat plutôt que d’y côtoyer des représentants du FN, une attitude antidémocratique qui n’a pas été suivie ni comprise par les autres participants. Comme l’a résumé une dépêche de l’AFP, ce projet de révision constitutionnelle vise, « comme le réclament les indépendantistes, à rétablir le gel du corps électoral à 1998, avec dix ans de résidence, pour les élections locales. Cette disposition avait été censurée en 1999 par le Conseil constitutionnel […] qui l’avait jugée non conforme à l’accord de Nouméa (1998), suscitant la colère des indépendantistes qui depuis réclament le rétablissement du corps électoral figé ». Lors du débat, « le FN a réclamé une consultation populaire en Nouvelle-Calédonie sur la question ».