Le journal Le Monde consacrait, dans son édition en date du 1er décembre, un long article au programme culturel des différentes formations politiques sans omettre, pour une fois, de citer, certes brièvement, les propositions du Front National. La parole est ainsi donnée à Philippe Herlin, qui dirige la Commission d’action présidentielle (CAP) sur la culture dans le cadre de la campagne de Jean-Marie Le Pen. Le quotidien cite ainsi la volonté de la droite nationale de revenir à un « ministère des affaires culturelles symbolisant la rencontre entre l’artiste et le public ». « Le rôle de l’Etat doit se limiter à cela. Il faut rationaliser le budget en misant sur le mécénat et les fonds privés », explique Philippe Herlin. Dans le cadre notamment, explique Le Monde, de la loi de 2003 « prévoyant d’importantes déductions fiscales aux entreprises qui investissent dans l’art ». Le FN, est-il expliqué, souhaite aussi « lier les subventions des institutions culturelles à la fréquentation et aux recettes propres qu’elles génèrent » et propose la mise en place de « comités d’usagers dans les établissements subventionnés ». Mais cet article s’arrête surtout sur la loi DADVSI (Droit d’Auteur et Droits Voisins dans la Société de l’Information) de 2006, transposition d’une directive européenne de 2001 d’influence américaine, qui tend à verrouiller la diffusion des œuvres culturelles sur internet. Et ce, en empêchant l’échange et le partage de fichiers, même au titre de la copie privée. Une loi – dénoncée par le FN – qui légitime les procédures techniques pour empêcher la copie de DVD ou de CD et donc leur diffusion sur les réseaux d’échange communément appelés peer-to-peer. Et ce, alors que les consommateurs payent déjà une taxe sur chaque support vierge ou de stockage pour exercer leur droit à la copie privée !