Non, l’adoption d’une Constitution, la création d’un super État européen centralisé ne sont en aucun cas un préalable indispensable à l’élargissement de l’Union européenne. Nous voterons donc, bien évidemment, contre le rapport de M. Stubb, qui tente de faire rentrer par la fenêtre cette Constitution que deux peuples européens ont fait sortir par la porte.
Nous devons également nous poser la question, au-delà de ces aspects dits « institutionnels » et qui sont plutôt de nature idéologique, de savoir s’il ne serait pas temps de faire une pause. L’Union européenne est passée, en un temps très bref, de quinze à vingt-sept membres, bientôt vingt-huit. Personne, dans cet hémicycle, n’est aujourd’hui capable de dire, au-delà des discours convenus, quels sont les coûts et les avantages de cet élargissement sans précédent, ni pour l’UE, ni pour chacun de nos États.
L’élargissement pour l’élargissement n’a aucun sens, sauf celui, que nous récusons, d’une absorption des États nations par le Léviathan bruxellois, et finalement de leur désintégration.
Aucun de ces problèmes ne se poserait si nous construisions une véritable Europe de nations souveraines, coopérant dans les domaines de leur choix et pour leur bénéfice mutuel.