France Soir comme Libération ont consacré mercredi leur « Une » à la campagne de Jean-Marie Le Pen, le journal d’Edouard de Rothschild expliquant à son lectorat bobo que, dans le fond, rien n’avait changé au Front National. Libération ressort de derrière les fagots ses théories complotistes aux relents d’avant-guerre sur la « bête immonde », les argumentaires nauséabonds de Ras le front et ses théories proprement stupéfiantes sur le soi-disant antisémitisme du FN et autres mauvais fantasmes recuits qui, heureusement, sont en perte de vitesse. Le quotidien anarcho-bancaire s’attarde aussi sur la progression de Jean-Marie Le Pen dans les intentions de vote, évoquant le sondage TNS Sofres publié par Le Monde le 15 décembre faisant apparaître que « 26 % des Français se disent d’accord avec les idées défendues par le leader du FN ». Un autre sondage du même institut le crédite « de 17 % d’opinions favorables. En novembre 2001, Le Pen ne bénéficiait dans l’opinion que de 9 % d’opinions de ce type ». La parole est aussi donnée à Stéphane Rozès, de l’institut CSA, dont le sondage réalisé les 12 et 13 décembre pour Profession politique crédite Jean-Marie Le Pen de 16 % des intentions de vote. Soit, observe M. Rozès, « la plus forte progression, puisque, au début de l’année, Le Pen n’était qu’à 9 % ». « Tous les indicateurs convergent pour montrer une dynamique en faveur du FN », « la crise économique et sociale s’est amplifiée sans que les deux principaux candidats aient apporté des réponses. Les classes populaires, qui constituent toujours le cœur de l’électorat lepéniste, se replient sur un vote qui ethnicise la question sociale, en se mettant à l’abri de la préférence nationale », indique le directeur du CSA.