Le numéro de Minute en date du 28 décembre a consacré sa Une à l’Union patriotique, qui s’est matérialisée le 20 décembre sur le perron de Montretout, et a donné la parole à Jean-Marie Le Pen et à Bruno Mégret. Dans l’entretien accordé à cet hebdomadaire, le président du FN rappelle que « le service de la cause justifie tous les efforts que l’on peut fournir pour essayer de rassembler le camp national dans une bataille qui peut être décisive ». A l’heure où M. Sarkozy et Mme Royal ont obtenu des ralliements à leur candidature, « il est normal que le camp national se regroupe en ne laissant de côté que les marginaux irréductibles », Jean-Marie Le Pen prédisant le laminage par le corps électoral des candidats qui resteront à l’écart des blocs lepéniste, royaliste ou sarkozyste. Cet « appel à l’Union patriotique ne connaît pas de limites car la situation de la France, dont tout le monde n’a pas pris conscience, est d’une gravité extrême », poursuit-il. « La seule certitude que peut avoir l’électorat, c’est que ça ne peut changer qu’avec Le Pen. Peut-être pas Le Pen seul, peut-être pas l’Union patriotique seule, mais si les électeurs veulent modifier la donne politique française, ils ne peuvent le faire qu’en approuvant, plus ou moins largement, ma démarche et celle du Front National ». Face aux candidats Royal, Sarkozy ou Bayrou, partisans de « l’intégration dans la fédération européenne », alors que les politiciens ont « criminellement » concédé à Bruxelles « les éléments » de la souveraineté française, Jean-Marie Le Pen précise encore ce que ses adversaires omettent de dire. A savoir « qu’en l’état actuel des choses, il n’y a pas de réformes possibles d’origine française proprement dite », comme l’a prouvé notamment l’incapacité de Chirac pendant cinq ans de modifier le taux de TVA sur la restauration. « Si gouverner c’est prévoir », conclut Jean-Marie Le Pen, « il me semble que je suis, et de loin, le plus qualifié pour gouverner la France ».