Le 1er janvier, Le Figaro consacrait un article au cinquième anniversaire de la mise en place de l’euro, « un anniversaire gâché », était-il expliqué, « par une pluie de sondages négatifs tombés récemment, à commencer par l’ eurobaromètre publié chaque décembre par la Commission européenne ». « La dernière livraison de ce sondage réalisé par l’institut Gallup révèle que moins d’un Européen sur deux considère aujourd’hui que l’adoption de l’euro a été positive pour son pays. En 2002, lors du lancement de la monnaie unique, 59 % des Européens s’en félicitaient… Selon TNS Sofres, 52 % des Français pensent qu’adopter l’euro a été une mauvaise, voire une très mauvaise chose. Principale raison ? Pour 94 % d’entre eux cette devise est responsable de la hausse des prix au quotidien. Mêmes constats outre-Rhin, où près de 58 % des Allemands regretteraient leur ancien mark ». Avec un déni du réel proprement consternant, les crânes d’œuf de la Commission européenne ont réagi à ces enquêtes en expliquant que « l’impression de hausse de prix (sic) peut s’expliquer par la mauvaise image donnée par les abus commis dans certains secteurs et certains pays, et par la tendance psychologique à toujours constater les augmentations plus facilement que les diminutions ». Sachant qu’officiellement, précise Le Figaro, l’inflation dans la zone euro depuis 1999 « s’est établie en moyenne à 2,4 % par an », pourcentage très éloigné de ce que constatent nos compatriotes dans leur vie de tous les jours et dans leurs achats de produits de consommation courante depuis la disparition du franc. « Nous n’avons pas assez expliqué aux Européens les bénéfices de la monnaie unique, comme le fait qu’ils pouvaient retirer de l’argent n’importe où dans la zone sans frais, par exemple », « regrette » un responsable européen cité par le quotidien. Un pitoyable argument, tant il est vrai que ce « bénéfice », proprement dérisoire, passe en effet largement au-dessus de la tête de la très grande majorité des foyers européens.