Difficile d’échapper au raffut médiatique qui a entouré le voyage de Ségolène Royal en Chine à l’invitation du parti communiste. On retiendra notamment que la candidate socialiste a omis de faire traduire à ses interlocuteurs, bourreaux du peuple tibétain et de nombreux opposants, ses brèves suppliques en faveur des « droits humains », le traducteur ayant été opportunément absent à ce moment précis…D’autres ont préféré gloser sur son vocabulaire, Mme Royal ayant employé lors de sa visite de la Grande Muraille le terme de « bravitude », réelle faute de Français vite déguisée en néologisme revendiqué selon certains. Dans Le Parisien (édition du 9 janvier) le linguiste Alain Bentolila, professeur à l’université de Paris-V, «voit là une dérivation abusive et inutile à partir de l’adjectif brave. De la part de quelqu’un qui se veut proche des gens, le fait d’utiliser cette pédanterie est plutôt surprenante, car elle n’apporte rien, observe ce linguiste. Quand le fond manque, la forme, même abusive et éphémère, compense, analyse-t-il ». Pour sa part, dans son « Journal de Bord », Jean-Marie Le Pen a relevé que cette visite, « le principal voyage de la duchesse de Poitiers », illustre le fait que «les socialistes ont toujours eu des tendresses pour les communistes », PC chinois «qui est rigoureux sur le plan de la doctrine marxiste et super libéral dans le domaine économique ». «Pour le parti socialiste, c’est un peu la même chose, Mme Royal représente bien les cadres de son parti » a noté le candidat de l’Union patriotique.