Lors de sa conférence de presse tenue dimanche, Jean-Marie Le Pen, interrogé sur la collecte des parrainages a avoué : « Je galère comme je le dis. C’est très difficile parce qu’il y a d’abord beaucoup de candidats, dont la plupart n’iront pas jusqu’au bout mais qui ont quand même demandé et obtenu des signatures ». « M. Mégret ne m’a pas du tout donné 140 signatures ». « S’il m’en avait apporté 140, le problème serait réglé. […] Pour l’instant, il m’en a apporté sept. Ce n’est pas beaucoup mais c’est mieux que rien. Chacun fait ce qu’il peut ». A l’heure où Nicolas Sarkozy a de nouveau déclaré dans Le Monde (édition du 23 janvier) qu’il était souhaitable que Jean-Marie Le Pen obtienne ses signatures, le candidat de l’Union patriotique a également jugé que la proposition du gouvernement d’allonger d’une semaine le temps de collecte des signatures « arrangeait un peu les choses », même si le geste était « dérisoire » puisqu’il s’agirait surtout d’en finir avec la publicité des parrainages. « Mais ils ne l’ont pas fait, pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un levier d’action » sur les candidats pour la « bande des quatre », ceux « qui sont assurés de trouver les 500 signatures », a-t-il relevé. Interrogé également sur l’entrée en campagne de Philippe de Villiers, Jean-Marie Le Pen a jugé celle-ci « assez médiocre ». « Si M. de Villiers se considère comme un patriote », a-t-il ajouté, « il aurait intérêt à rejoindre l’Union patriotique plutôt que de rester dans cette situation ambiguë qui risque de faire croire que le vicomte est un baron ». Il a pareillement dénoncé la « petite manœuvre » consistant à mettre en avant dans les sondages la candidature de François Bayrou : « on essaie de créer un troisième homme qui ne soit pas Le Pen. Ça serait terrible pour un certain nombre de gens que Le Pen soit le troisième homme, ça obligerait à l’inviter sur les médias avec les deux autres concurrents », a-t-il observé.