Après le succès remporté aux législatives de 2003 par les nationalistes « eurosceptiques » du Parti radical serbe (SRS) alors présidé par Vojislav Seselj, 27,7 % des suffrages contre 7 % en 2000 (FDA Quotidien du 9/12/2003), et après les municipales de 2004 où le SRS avait apporté la démonstration qu’il était bien de premier parti de Serbie (FDA Quotidien du 4/09/2004), les élections législatives de dimanche ont confirmé la bonne santé de ce mouvement patriotique. Désigné par nos médias comme « ultra-nationaliste » – il s’agit de faire peur au bon peuple –, le SRS, désormais dirigé par Tomislav Nikolic depuis que M. Seselj s’est livré au tribunal pénal international de La Haye, s’est hissé de nouveau en tête et a réuni 28,5 % des voix. Un bon score mais qui ne lui permet pas de former seul un gouvernement. Le Parti démocrate (DS) du président Boris Tadic a recueilli 22,9 % des suffrages, le Parti démocratique de Serbie (DSS) du Premier ministre Vojislav Kostunica 16,7 % et la formation libérale G17-plus de l’ancien ministre des Finances Mladjan Dinkic, 6,8 %. Une élection qui avait pour toile de fond la question de l’adhésion de la Serbie à l’Europe et l’avenir du Kosovo. En effet, la très grande majorité des gouvernements de l’UE, à l’instar de Washington, sont favorables à une indépendance du Kosovo, placé depuis maintenant sept ans sous administration internationale, mais berceau de la foi orthodoxe dont les Serbes ont été largement chassés par l’épuration ethnique menée par les islamo-mafieux de l’UCK. Comme le précise Le Monde en date du 22 janvier, « l’UE a gelé voilà huit mois ses négociations avec Belgrade sur un Accord de stabilisation et d’association (ASA), première étape sur la voie d’une intégration européenne. Les Européens ont indiqué que le processus ne reprendrait qu’une fois Ratko Mladic livré à La Haye ».